Développement d’un bioprocédé couplant dépollution et production de bioénergie: approches interdisciplinaire et multi-échelle

début octobre-novembre 2015
Directeur de thèse : Audrey Soric

Adresse du directeur de thèse :
- laboratoire M2P2: http://www.m2p2.fr
- laboratoire BIP: http://bip.cnrs-mrs.fr
 
Tél : 04.91.16.43.93
Mél : audrey.soric@centrale-marseille.fr

Type de financement : Bourse Région PACA

Contexte

La diminution des réserves en énergies fossiles et la réalité des changements climatiques rendent urgente la recherche de nouvelles sources d'énergie. Si les limites des biocarburants dits de première génération commencent à être perçues (concurrence avec l’alimentation, pression sur l’environnement), un enjeu majeur de la recherche consiste à faire émerger des technologies innovantes, durables et respectueuses de l’environnement pour la production de biocarburants avancés (2G, 3G). Dans ce contexte,  l’utilisation de la fraction organique des  eaux  usées  comme  substrat  pour  la  production  de  biocarburant  de  3ème génération (hydrogène)  par  voie  bactérienne  pourrait  être une voie à privilégier. En  effet, la  quasi-totalité des usines de traitement des eaux usées font appel à une étape biologique au cours de laquelle des bactéries oxydent les matières  organiques  complexes, entrainant ainsi  la purification  des  eaux. Cependant, le procédé de traitement le plus largement utilisé, le procédé boue activée, est connu pour son coût énergétique important. En effet, l’aération du bioréacteur, lieu de l’oxydation des matières organiques, représente plus de 50% du coût énergétique global de la station d’épuration. Alors que la mise en œuvre rationnelle et dans des conditions contrôlées  d’anaérobie (absence  d’aération) de microorganismes vivants, permettrait la production d’un  vecteur énergétique vert, le dihydrogène, à  partir de la fraction organique de ces eaux.

Ce concept a le double intérêt de réduire la facture énergétique du traitement des eaux usées tout en proposant une ressource organique secondaire non concurrentielle, à l’inverse des plantations agricoles, pour la production d’énergie. Dans ce cas, la mise en place d’un tel procédé permettrait de réaliser des stations d’épurations à énergie positive en couplant le traitement des polluants organiques par biorémédiation à la production de biohydrogène.

Toutefois il reste des verrous à lever aussi bien techniques que scientifiques. C’est l’objectif du  projet  de  recherche  interdisciplinaire Ec’eau-prod financé par  la région PACA et dans lequel s’inscrit le travail de thèse proposé ici.

Le laboratoire M2P2 (génie des procédés) et le laboratoire BIP (microbiologie, biologie moléculaire) sont impliqués conjointement dans l’encadrement de ce travail doctoral.

Objectifs de la thèse :

L’objectif de ce travail de thèse sera de dimensionner  un bioréacteur  à biofilm continu, capable d’accueillir, en laboratoire et dans des conditions contrôlées, un consortium bactérien sélectionné afin de répondre aux exigences de rendements en termes d’épuration des eaux usées et de production d’hydrogène.

L’évolution du consortium bactérien, dans le temps et l’espace, devra être suivis à l’aide de techniques d’analyses microbiologiques, chimiques et d’imagerie pour la détermination des produits  du  métabolisme, l’identification cellulaire, etc. En parallèle, l’utilisation de méthodes plus acroscopiques typiques d’une approche de génie des procédés permettra d’appréhender et d’optimiser le fonctionnement du bioréacteur.

Une étude expérimentale à l’échelle de la cellule et du réacteur permettra la compréhension des processus biologiques et physicochimiques mis en jeu dans les transferts de matières au  sein du bioréacteur.  Il s’agira de déterminer les voies métaboliques impliquées dans les processus mis en jeu et l’influence de l’environnement sur ces dernières (ie composition du milieu, interactions cellulaires,…).

Les résultats obtenus permettront d’ajuster et d’optimiser les paramètres de procédé afin d’obtenir  simultanément  les  meilleurs  rendements  et  les  meilleures  cinétiques  de conversion  et d’alimenter  un modèle de comportement dans un objectif de changement d’échelle.

 

Compétences du  (de la) candidat(e) :

 

Le candidat devra avoir une formation en génie biologique et/ou génie des procédés (diplôme d’ingénieur ou Master). Une expérience en génie des réacteurs et/ou en modélisation et/ou en techniques d’analyses biologiques/chimiques (microscopie, chromatographie, PCR,…)serait   un plus.

 

Merci d’envoyer un CV détaillé ainsi qu’une lettre de motivation avant le 30 juin 2015. Une Lettre de recommandation serait appréciée.